CPF : un mois avant de passer à la caisse !
Publié le 27 mars 2024
Cela faisait plus d’un an que la menace d’un « reste à charge » ou « ticket modérateur » pesait sur le Compte Personnel de Formation. Après quelques reculades en 2023, la nouvelle est finalement tombée le 8 mars dernier : pour utiliser leur CPF, les salarié·es français·es devront désormais débourser 100€, à partir du 1er mai prochain.
Le reste à charge CPF : un feuilleton aux nombreux rebondissements
Le décret d’application qui officialise ce reste à charge devrait paraître en avril. Tant que le texte officiel n’est pas publié, on peut espérer un revirement, mais c’est désormais peu probable. Depuis fin 2022, diverses annonces nous ont été faites : de 30 % du montant de la formation, on est passé ensuite à « quelques dizaines d’euros« . Puis le projet semblait enterré, en fin d’année 2023. Début 2024, le feuilleton reprend : d’abord par l’annonce d’une participation de 10% du montant de la formation, puis enfin, avec l’annonce d’un montant forfaitaire de 100€.
Un recul pour la formation professionnelle et pour les droits des salarié·es
Nous n’irons pas par quatre chemins : ce reste à charge est pour nous une aberration ! D’abord parce qu’il est illogique de faire payer les salarié·es pour utiliser des droits pour lesquels ils ont cotisé. En effet, les entreprises versent une cotisation d’1% de leur masse salariale brute pour financer la formation professionnelle. En retour la Caisse des Dépôts alimente les comptes personnels des salariées.
Un droit qui est subordonné à un paiement n’est plus vraiment un droit, et cela va même à l’encontre de la philosophie dans laquelle a été créé le CPF, qui visait à donner aux salarié·es plus de liberté dans l’utilisation de leurs droits à la formation. L’idée de ce reste à charge a même créé des remous au sein du gouvernement et de ses anciens membres.
Il est tout à fait possible d’imaginer d’autres solutions pour financer les formations professionnelles, comme par exemple le fait de revenir à un pourcentage plus élevé de contribution, comme c’était le cas avant 2014 (1,6% de la masse salariale).
Le financement de la formation professionnelle toujours un peu plus en danger
On rappellera enfin à toutes fins utiles que cette « attaque » sur les droits à la formation n’est pas la première : en 2019, la monétisation des comptes CPF avait entraîné une diminution de plus de moitié du montant des droits. Puis en juin 2021, les heures DIF – l’ancêtre du CPF – qui n’avaient pas été inscrites manuellement sur le compte CPF s’étaient évaporées comme par enchantement… alors qu’elles auraient pu être transférées automatiquement sur le nouveau dispositif.
Ces attaques sont malheureusement cohérentes avec les politiques gouvernementales récentes. Des politiques qui tendent à considérer que la formation en particulier, et les droits des travailleur·es en général sont un coût. Nous ne pouvons que condamner cette tendance qui implique que la « liberté » de se former devient payante, rendant l’accès aux formations d’autant plus difficile pour les personnes qui ont de faibles revenus.
Que pouvons nous faire face à cette situation ? Nous n’avons pas de solution si ce n’est une idée pour vous permettre au moins une dernière fois d’utiliser vos droits à la formation sans surcoût.
N’attendez pas le mois de mai pour utiliser votre Compte Personnel de Formation
Comme vous le savez peut être, si vous travaillez à temps plein, votre compte CPF est alimenté de 500€ par an (ou 800€ si vous êtes travaileur·es non qualifié·es, ou reconnu·e handicapé·e). Le plafond du compte est de 5 000€ (ou 8 000€), et si vous avez inscrit des droits « DIF » sur celui ci, il est possible que vous vous approchiez de ce plafond.
Aussi, nous vous recommandons de ne pas attendre le mois de mai et le fameux « reste à charge » de 100€ pour décider de vous former. Une fois votre dossier de formation accepté, il est tout à fait possible de commencer la formation plus tard. Le Compte Personnel de Formation vous donne accès à un nombre conséquent de formations certifiantes, mais aussi à des dispositifs comme le bilan de compétences et la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE).
Parmi les formations les plus prisées par les titulaires du CPF, il y a les formations pour le transport (dont le permis de conduire), les formations en bureautique, secrétariat, et enfin, les formations en langue. Si c’est cette dernière catégorie que vous intéresse, nous proposons des cours d’anglais à Rennes, qui peuvent être financés par le CPF. Contactez nous pour plus de renseignements sur nos formations en anglais.